1975

Dénonciation du « scandale des femmes battues » par des militantes de la Ligue des Droits des Femmes, dont la présidente est Simone de Beauvoir.
Les violences conjugales sont dénoncées en tant que violences patriarcales.

1976

Création d’une ligne d’écoute : 80% des appelantes ne savent pas où aller.
Création de l’association SOS Femmes Alternative.
En février, des militantes occupent avec des victimes de violences le château du Plessis Robinson pour obtenir des locaux.

1978

Accord du ministère de la Santé de Simone Veil pour une subvention, après de nombreuses démarches et difficultés.
SOS Femmes Alternative ouvre le Centre Flora Tristan, première structure en France dédiée à la mise en sécurité des femmes victimes de violences, à Clichy.

Dans une interview faite par l’association, Simone Veil déclare avoir toujours eu une sensibilité particulière vis-à-vis des « femmes battues« . Elle encense les apports du militantisme de SOS Femmes Alternative dans leur rôle, en France, pour l’émergence et la prise de conscience autour des violences conjugales.

Aujourd’hui, nous ne parlons plus de « femmes battues » mais de violences conjugales afin de reconnaître toutes formes de violences (physiques, psychologiques, verbales, sexuelles, économiques et administratives). 

Des femmes souffrent quotidiennement des violences exercées contre elles par des hommes. Elles n’ont droit ni à l’individualité, ni à l’autonomie et sont, au contraire, niées dans leur existence.

Les violences sont l’expression de cette négation et de la volonté de considérer les femmes comme de simples objets.

Nous voulons participer à l’aménagement d’une société dans laquelle hommes et femmes auront droit, l’un et l’autre, à la reconnaissance de leur propre existence. L’homme et la femme méritent le respect et ont droit à vivre dans la dignité, ce qui implique notamment que l’homme n’exerce plus de contraintes physiques et morales sur sa compagne.

Face à la violence dont les femmes font l’objet, il convient de leur donner une aide technique et des possibilités d’échapper à cette violence quotidienne, dont leurs enfants subissent inévitablement les traumatismes à vie.

L’association se propose donc d’avoir un rôle préventif sur les conséquences sociales de la violence exercée en privé, dans les familles et sur les femmes et enfants.

TF1 Actualités 22 avril 1978 20H (INA)